La méthode DCF : est-ce vraiment efficace pour évaluer une action ?

Introduction

On va parler d’une méthode d’analyse de société qui est très répandue et très utilisée et on va essayer de partager notre réflexion sur les limites de cette méthode.

Le tweet suivant nous a fait réfléchir à l’utilité des méthodes d’évaluations comme celle du Discounted Cash Flow notamment. On a cet exemple de JPMorgan qui estimait en 2012 un revenu 2020 de 29.9 milliards de $ pour évaluer Facebook. Il s’avère que Facebook a fait 85.9 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2020.

Même pour 2016, pourtant encore plus proche, ils prévoyaient 14.6 milliards de $ alors que Facebook a fait 27.6 milliards de $. Soit un écart de presque 2 fois plus.

screen FB DCF analysis JPMorgan

La méthode DCF a-t-elle une utilité pour les particuliers ?

Avec autant d’écart entre les estimations faites par JPMorgan et ce qu’il s’est passé réellement on peut se demander si utiliser cette méthode à un sens pour évaluer une société. Surtout pour des particuliers qui n’ont pas toutes les infos et les outils qu’ont les pros.

Il y a par exemple des sociétés d’investissement qui par le biais de l’intelligence artificielle utilisent des images satellites.  En faisant cela, ils comptent des voitures garées sur les parkings ou encore des stocks sur des entrepôts en plein air. Cela permet d’en déduire des informations telles que l’affluence, ou l’inventaire par rapport à des périodes antérieures.

Lien vers un article à ce sujet : https://www.theatlantic.com/magazine/archive/2019/05/stock-value-satellite-images-investing/586009/

Pour en revenir à l’exemple de FB, on peut voir que le DCF de JPMorgan n’a pas réussi à prendre en compte l’ampleur et le potentiel d’une méga tendance comme la pub sur mobile. Ils n’ont pas non plus pris en compte le fait qu’ils allaient faire l’acquisition de Whatsapp et Instagram sur le chemin.

Pourtant on pourrait penser qu’évaluer Facebook était plutôt simple étant donné que leur chiffre d’affaires n’est composé que d’un élément : les revenus publicitaires à 98%.

screen composition revenue FB

Les deux seuls paramètres qui évoluent sont donc :
1 – le nombre de personnes qu’elle arrive à toucher et le temps qu’elles passent connectées à ses services.
2 – le revenu qu’elle arrive à générer par personne en faisant payer les annonceurs plus ou moins cher.

D’autres sociétés ont bien plus de paramètres que ça, comme Microsoft par exemple.

screen composition revenue Microsoft

Vous pouvez retrouver la composition des chiffre d’affaires des autre Megacaps sur cette page : https://www.visualcapitalist.com/how-big-tech-makes-their-billions-2020/

Donc si même JPMorgan n’y arrive pas pourquoi nous on y arriverait ? Pour nous il s’agit d’un travail d’analyste financier qui dans un cadre professionnel doit présenter un papier car le client veut que les décisions d’achat ou de vente de sa banque d’investissement s’appuient sur des calculs tangibles.

Article CNN datant de 2012 et comportant quelques estimations d’analystes sur FB à l’époque : https://money.cnn.com/2012/06/27/investing/facebook-analysts/index.htm

Est ce que vous utilisez la méthode DCF pour évaluer les sociétés ? N’hésitez pas à nous dire ce que vous en pensez en commentaire et si on est passé à côté de quelque chose.

Pourquoi ne pas faire plus simple

Finalement, de notre côté on reste sur des critères simples. On investit dans des sociétés qui ont un chiffre d’affaires en croissance, qui font du résultat net positif et dans lesquelles on a de fortes convictions (on aime leurs produits, services, marques…).

La forte conviction est le critère le plus important pour pouvoir garder sa position sur le long terme et ne pas paniquer et vendre à la première baisse de 20% de l’action.

Ce qu’il reste à faire est d’essayer d’imaginer le potentiel de cette société dans le futur plutôt que de se focaliser sur l’historique de ses chiffres. Se projeter dans 5 ans c’est déjà compliqué étant donné que les choses évoluent vite.

Pas la peine de se projeter à 10-20 ans selon nous au risque d’investir sur des sociétés qui sont peut-être trop en avance sur leur temps et de se tromper complètement. Par exemple, cela ne nous viendrait pas à l’esprit d’investir sur les voyages spatiaux en achetant une action comme Virgin Galactic.

Qu’est ce que vous en pensez ? Vous utilisez d’autres méthodes d’évaluation ? N’hésitez pas à nous le dire en commentaire.

Conclusion

La méthode DCF peut être trompeuse selon-nous et trop “rationnelle” si on répartit nos investissement sur des sociétés seulement en se basant sur les rendements espérés suite aux calculs DCF. On préfère répartir plus ou moins sur les sociétés en fonction du potentiel qu’on décèle en elle et de notre conviction.

Etant donné qu’on ne choisit que des sociétés qui font déjà du résultat net positif cela empêche quand même de rêver quant au potentiel d’une société qui ne vendrait qu’une belle histoire, qui ne ferait pas de résultat net et qui au final n’y arrive jamais. C’est un garde fou.

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